M’est-il permis de rester plus de trois jours dans le pays duquel j’ai émigré ?
Cheikh Abdullah Al Adani
Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) s’est montré compatissant envers lui (cad Sa’d Ibn Khawla, qu’Allah l’agrée) car il est décédé dans le pays duquel il avait émigré. Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a donc invoqué Allah pour ses compagnons en Lui demandant de leur faciliter l’accomplissement de leur hijra. »
Le Prophète (صلى الله عليه و سلم) a interdit ses compagnons de rester plus de trois jours à la Mecque après qu’ils aient achevé leur besoin. C’est pourquoi il n’est pas permis pour la personne qui a émigré d’un pays quelconque en ayant fait la hijra légitime, d’y demeurer plus de trois jours après l’accomplissement de son besoin. Par exemple, une personne part dans un pays pour le besoin de se faire soigner ou pour y visiter un proche ou un malade. Dès que ce besoin a été accompli, il lui est encore permis de rester trois jours dans ce pays mais pas plus que ça. L’année de la conquête de La Mecque (El Fath), le Prophète (صلى الله عليه و سلم) est resté à La Mecque environ 19 jours et lors du pèlerinage d’adieu (Hajjatul Wada’) le Prophète (صلى الله عليه و سلم) y est également resté une dizaine de jours. C’est avec ces deux visites du Prophète (صلى الله عليه و سلم) que les savants ont déduit que l’interdiction du Prophète (صلى الله عليه و سلم) de dépasser les trois jours n’entre en vigueur qu’à condition que la personne ait accompli son besoin.
Prenons l’exemple d’une personne qui a émigré d’un pays en ayant fait la hijra légitime et qui retourne dans ce pays pour une raison valable qui lui autorise le retour dans ce pays en question. Cette raison pourrait être la visite d’un proche par exemple. Disons qu’il a besoin de trois mois pour accomplir cette visite. Dans ce cas, cette visite n’aboli pas sa hijra et ne l’annule pas. Mais une fois son besoin accompli, il ne lui est pas permis de rester plus de trois jours dans le pays en question.
On pourrait nous dire qu’aujourd’hui, à notre époque, la situation n’est plus la même que celle au temps du Prophète(صلى الله عليه و سلم), car si tu décides de voyager, il faut que tu te renseignes sur les moyens de transport, que tu règles des affaires, que tu déposes un dossier avec tes papiers etc. Et tout cela te prend peut être plus que trois jours. Nous répondons en disant que la personne est excusée pour toutes ses affaires. Et c’est pourquoi le Muhaajir (la personne qui a accompli la hijra) qui s’attarde dans le pays d’où il a émigré, est excusé s’il n’a pas été négligeant. Voilà pourquoi certains savants ont conclu que le hadith et la parole du Prophète (صلى الله عليه و سلم) dans son éloge funèbre pour Sa’d Ibn Khawla, qu’Allah l’agrée, a eu lieu avant que la révélation ne lui soit parvenue concernant l’excuse des Muhaajirin dans le cas où ils sont excusables. Nous pouvons ainsi réunir les preuves car le Prophète (صلى الله عليه و سلم)croyait que la hijra de Sa’d Ibn Khawla, qu’Allah l’agrée, ne s’était sans doute pas accomplie, et c’est pourquoi il a été révélé au Prophète (صلى الله عليه و سلم) que ce n’était pas le cas. C’est l’avis que certains savants ont pris en réunissant les preuves.
Extrait de l’explication de Cheikh Abdullah Al Adani du hadith n°291 de ‘Oumdat oul Ahkam, lors de sa lecture de Tayssir Al ‘Allam, le commentaire de ‘Oumdat oul Ahkam écrit par Cheikh Al Bassam, qu’Allah lui fasse miséricorde
Traduit et publié par daralhadith-sh.com
